A nice daughter came to life ~
Je vins au monde en 1768, dans une petite ville, près de Paris. De ce que ma soeur me racontait, je n'avais pas été énormément attendu... En fait, mes parents attendaient que je sois un garçon, non pas une fille. Selon eux, la famille parfaite est celle où l'on a une fille et un garçon, une fille pour la dorloter, prendre soin d'elle, et qu'elle devienne ainsi l'image de la famille et un fils, qui puisse reprendre les affaires du père et rendre encore meilleur l'image que les gens ont de sa famille. Alors, vous devez bien vous imaginer, que je n'étais pas réellement gâté... Enfin, ça dura jusqu'à mes cinq ans, où ma mère mourut, sans qu'on ne sache pourquoi. Après plusieurs mois de deuil, mon père voyait en ma soeur, Saige, et moi, tout ce qui était de précieux dans sa vie. Bien que je n'étais plus l'enfant non désiré, mon père avait quand même fait de moi, un petit garçon manqué, qu'il emmenait à la chasse et au travail avec lui. Ma soeur me répétait souvent, que j'étais un vrai petit mouton, face à mon père et que je n'osais jamais lui dire non, ou bien donnais mon avis... Et en y réfléchissant, je suis toujours comme ça...
La place de la femme à cette époque était énormément discutable, si bien, que je me plaisais à enfiler des vêtements de garçons et à cacher mes traits féminins, comme je le pouvais.
Cependant, un jour, alors que je me rendais au travail de mon père, pour l'aider, toujours habillée tel un petit garçon, on m'avait stoppé dans mon élan et tiré loin d'où j'étais. C'était la première fois que quelque chose de ce genre m'arrivait. J'avais déjà dépassé la dizaine et je n'avais jamais eu à affronter le regard des autres, car j'étais souvent accompagnée de mon père, qui était pour l'égalité des sexes à cette époque. Mais bien sûr, tout le monde ne pensait pas comme lui, alors on avait pu entendre, dans quelques journaux, la montée d'un petit groupe, qui tentait de "rééduquer" les jeunes filles qui tentaient d'être l'égal de l'homme.
Heureusement, rien ne m'était vraiment arrivée... C'était la première fois que l'on m'avait attrapé ainsi habillé, donc j'avais eu le droit à quelques remontrances... Et bizarrement, ça m'avait donné une force nouvelle... Une envie de tenir tête. Une envie de changer cette inégalité.
And you became a beautiful girl
En grandissant, j'avais énormément changé, autant physiquement que mentalement. Pour le physique, et bien... Quoi de mieux que de faire croire aux gens que l'on a changés et que l'on est devenu une gentille fille qui fait attention à ce qu'elle met, qui adore les robes et qui n'oserait jamais passer ses jambes dans son pantalon? Leur faire croire que j'avais abandonné mon côté garçon manqué a été la meilleure chose que j'ai faite, pour pouvoir continuer à aider mon père, non plus pour son travail, mais pour l'égalité des sexes. Mentalement, j'étais devenue plus forte, tout en gardant mon calme habituel, j'étais devenue aussi très rapidement, autonome, mais j'avais encore besoin de ma soeur à mes côtés, bien que cette dernière s'éloigner peu à peu, à la recherche d'un moment de gloire.
Un petit mouvement commençait à se créer dans quelques quartiers entourant la ville de Paris. De nombreuses personnes avaient commencé à se plaindre des inégalités. Bien sûr, on les faisait rapidement taire, mais le mouvement continuait à s'agrandir. Et la famille Malone en faisait partie. Enfin, surtout mon père et moi. Ma grande soeur, elle, avait d'autres priorités, alors elle avait préféré continuer à faire ce qu'elle savait très bien faire, draguer.
Je n'avais que 21 ans quand la Révolution française débuta, mais j'étais l'une de ces femmes qui grâce à son simple discours faisait bouger quelques foules... Et surtout des foules énormes de femmes. J'en avais même rencontré certaines, qui devinrent de grands personnages de l'histoire... Olympe de Gouges? Pauline Léon?
La Révolution se déroulait, la prise de la Bastille fut un succès, le changement débutait, mais les femmes étaient toujours mises de côté. C'est comme ça, que nous avions décidé de créer un groupe, de centaines de femmes, venant d'un peu partout, pour attaquer le grand château de Versailles. Les hommes avaient pris la Bastille et nous le château...
Sous l'adrénaline de cette révolution, j'avais manqué de nombreuses fois de me faire tuer, écraser par la foule, ou tout simplement par quelques soldats qui étaient contre cette révolution. Et un jour, je goûtai aux frais de faire partie d'un mouvement tel que celui-ci. Me rendant chez moi, très tard le soir, toute sale à cause d'une altercation avec un groupe opposé à la révolution, j'avais trouvé, bizarrement, la porte de chez moi, grande ouverte. Mon père devait déjà y être, mais toutes les chandeliers étaient éteints. Entrant alors, je tentais d'allumer un chandelier, mais je fus rapidement attrapée et je ne pus crier, une main, que je reconnus, m'empêcher de parler. Tirée en arrière, je me retrouvai dans l'immense forêt près de chez moi. Ma soeur me dégagea et me demanda de rester calme. Après quelques minutes, elle m'avoua qu'un groupe avait attaqué notre maison et que notre père n'avait pu leur échapper. Une rage immense m'avait prise et c'est là, que je devins encore plus proche de ma soeur. Prises d'une vengeance énorme, nous avions décidé de partir à la recherche de ce groupe, emmenant avec nous un groupe avec lequel j'avais milité quelques jours plus tôt. Ils ne savaient pas dans quoi ils s'étaient fourrés et c'était bien mieux pour eux.
Mon premier et dernier massacre. Ma soeur et moi avions tué chaque homme qu'elle avait vu chez nous et aux alentours. Le désir de venger la mort de mon père était tellement présent, qu'aucun des principes, que j'avais tant protégé en faisant la révolution, n'avait pu me ramener à la raison.
C'est pour ça, qu'après ce massacre, j'avais décidé de quitter Paris... Enfin, c'était surtout l'idée de Saige. Et ce fut une très bonne idée pour oublier tout ce qui s'était passé.
Hello England! It's nice to meet you.
Après notre départ de Paris, nous avions visité de nombreuses villes ma soeur et moi, les testant pour voir si l'on pouvait s'y installer ou non. Ce n'est qu'après une longue année, que nous avions déposé nos valises à Canterbury, une ville très peu connu d'Angleterre. Ayant reçu des cours d'anglais depuis sa tendre enfance, nous n'avions pas eu de problème à s'intégrer rapidement au rythme de vie de cet endroit. J'avais réussi à me calmer, à reprendre un semblant de vie normale. Je m'étais remise à écrire et ma soeur s'était remise à la drague. Je ne pouvais pas vraiment la retenir après les dégâts que j'avais causés à Paris, alors j'avais décidé de la laisser tranquille, la soutenant de temps en temps, quand elle avait besoin de moi, pour ramener rapidement une de ses proies dans son lit. Je redevenais peu à peu la Nora, douce et calme, que j'étais avant cette révolution et ce massacre. Nous avions pu nous trouver une maison, grâce aux économies de notre père. Une petite maison assez sympa et assez grande pour nous deux.
Les mois passèrent et nous avions réussi à reprendre une vie normale, à nous faire des amis, à tomber amoureuse, à sortir. Une vie typique de jeune adolescente.
You're not a human, now, you have to deal with.
Pour fêter mes 30 ans, ma soeur m'avait préparé une petite fête. Invitant un nombre incalculable de personnes et en majorité, quelques unes de ses plus riches conquêtes. Une croqueuse d'hommes. Absolument.
Cependant, je fus heureuse de cet anniversaire, car nous n'avions réellement pu en fêter un, depuis que notre père fut tué. Ma soeur avait tout fait pour que ce soit une fête mémorable. Elle m'avait même offert de nombreux cadeaux, mais le plus beau, fut de la voir, heureuse... Oui, bizarrement, elle ne semblait pas se cacher derrière son visage de grande soeur forte, qui n'est jamais triste. Elle semblait plutôt être contente de me voir, grandir et de pouvoir me gérer moi-même.
Après que la fête fut fini, nous étions rentrées ensemble, en calèche, empruntant un chemin assez sinueux. Le temps s'était assombri, il se mit alors à pleuvoir, assez fort et la calèche ne put tenir le coup et dérailla, nous balançant alors assez fort contre un arbre. Après ça, je ne me souviens pas de ce qui s'est passée... J'ai perdu conscience et je me suis réveillée, dans une petite auberge, ma soeur à mes côtés, déjà réveillée. J'avais pu voir alors, pour la première fois, de l'inquiétude sur son visage.
J'avais énormément faim et mes dents me faisaient mal. Je m'étais pleins, à plusieurs reprises à ma soeur, mais cette dernière me demandait de tenir, qu'elle allait trouver comment faire passer cette envie. Je n'avais pas vraiment compris, mais j'étais entrain de me transformer en buveuse de sang et ma soeur aussi.
Elle avait tenté de m'expliquer ce qui s'était passé, ou plutôt ce que l'aubergiste lui avait raconté, mais cela me paraissait totalement irréel. Selon elle, nous étions entrain de nous transformer en vampire. Ni croyant pas, j'avais décidé alors de sortir rapidement de l'auberge et de m'y en éloigner, le plus rapidement possible, tirant Saige avec moi, mais nous tombâmes rapidement sur un jeune homme, qui ramenait du bois à l'aubergiste. Je m'étais faite violence pour me contrôler, tous mes sens étaient à l’affût et je n'entendais que le bruit du sang qui circulait dans les veines du jeune homme. Ma soeur n'avait pas réussi et avait alors sautait sur le jeune homme, qui n'avait même pas eu le temps de crier. Je restais un moment en retrait, avant de tirer en arrière ma soeur, surprise que je l'arrête... Et je n'aurais alors pas dû la repousser, car le jeune homme était devenu une fontaine de sang et l'appel du sang fut très vite difficile à ignorer. Même si mon esprit me disait de ne pas boire son sang, mon corps en avait décidé autrement et je me retrouvai alors à boire le sang de ce pauvre innocent, finissant ma transformation.
Après plus d'un siècle, à voyager un peu partout dans le monde, à rencontrer de nombreuses créatures surnaturelles, à vivre la nuit et tenter de se cacher le jour, pour ne pas brûler, nous avions amassé de nombreuses connaissances sur notre état actuel et sur les moyens de survivre.
Je faisais attention à mes proies. Je leur piquais du sang, leur faisais oublier et les laisser vivre leur vie. Je préférais procéder ainsi, mon humanité ne me quittant pas, bien que j'eus du mal, pendant un long moment à faire face à ma nouvelle condition.
Nous avions entendu parler de la Nouvelle Orléans, lors d'une rencontre avec un vampire qui était aussi vieux que nous, mais qui paraissait plus jeune que moi. Il nous avait dit que c'était le lieu parfait pour les vampires et surtout pour trouver une sorcière qui puisse faire quelque chose, pour que l'on puisse se balader la journée, sans avoir peur de finir par devenir des cendres.
Déterminée, ma soeur et moi, à vivre, bien que nous soyons des vampires, nous avions déposé alors nos valises en Nouvelle Orléans, et plus précisément dans le French Quartier. Un très beau quartier, qui nous rappelait la France et notre ancienne vie. J'étais heureuse de pouvoir enfin vivre, bien qu'étant "morte". Il y avait énormément de vampires, et ces derniers se mêlaient sans problème aux humains.
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