when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.

Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai décidé de me rendre là-bas. C'était peut-être une erreur, avec tout ce qui me tombait dessus en ce moment, j'aurais sans doute mieux fait de rester chez moi. Mais je crois que j'avais définitivement besoin de prendre l'air. Une boutique d'antiquité avait ouvert ses portes il y a peu de temps et la curiosité m'avait poussée à aller voir qui en était le mystérieux propriétaire. Après tout, les étrangers n'étaient pas monnaie courante à Mystic Falls, encore moins lorsqu'ils décidaient d'ouvrir ce genre de boutique. Vêtue d'un simple jean et d'un débardeur bordeaux, je n'avais pas pris la peine de troquer mes converses habituelles pour des chaussures plus élégantes comme les vertigineux talons que s'obstinait à porter mon ancêtre. Encore quelque chose qui montrait à quel point nous étions différentes ; notre style vestimentaire. De toute manière, tout ce qui pouvait me différencier à cette garce manipulatrice était bon à prendre.

Une autre raison qui m'avait poussée à vouloir me rendre à cette boutique ; le trajet à pied qui me permettrait de me rafraîchir les idées. Je tentais de me concentrer sur la direction à prendre, sur les pavés qui défilaient sous mon regard alors que le bruit de mes pas se faisait à peine entendre dans le vacarme étourdissant caractéristique de la zone commerciale en plein milieu de l'après-midi. J'écoutais sans entendre les bavardages de quelques lycéennes en plein shopping, pour éviter de penser à ce qui hantait le plus mes pensées ; ma tante et John, Stefan et Damon. Autant de personnes qui souffraient de mes choix, de chacune de mes actions. Je ne savais plus comment agir pour les protéger, puisqu'ils finissaient invariablement par être blessés ou par mourir. Je ne pouvais plus empêcher cette culpabilité dévorante de s'emparer de moi, et de revoir sans cesse le visage strié de larmes de ma tante, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, qui n'avait pas voulu m'abandonner, même à la fin. De revoir ce père que j'avais haï, et qui pourtant n'avait pas hésité à donner sa vie pour que je puisse vivre celle dont je rêvais. Les larmes commençant à me monter aux yeux à ces souvenirs, je les chassais rapidement d'un geste du bras. Sans m'en rendre compte, j'étais déjà arrivée devant la porte de la boutique. J'ouvris la porte avec délicatesse, et pénétrait dans ce lieu que je n'avais jamais vu auparavant.

« Bonjour »

Je plissais les yeux pour apercevoir la silhouette perchée sur le comptoir. C'était une jeune femme, certainement plus de la vingtaine, que je pouvais sans mentir qualifier de belle ; sa longue chevelure brune encadrait son visage aux traits réguliers, lesquels étaient égayés par des yeux d'un vert magnifique. Un petit sourire égaya mes lèvres alors que mon regard courait sur ce qui m'entourait. De multiples objets étranges étaient posés ça et là, à la vue de tous. J'hésitais à les toucher, ne sachant pas si c'était réellement autorisé.